Projets impossibles | Transverse

Veit Stratmann

Marcher à Alta de Lisboa, série des Projets impossibles, étude et modélisations numériques, Veit Stratmann© ADAGP

Les interventions artistiques du sculpteur Veit Stratmann sont toujours en relation avec l’espace public. Cet espace que l’on partage, qui est porteur de nos micro-histoires, et de la grande histoire, qui s’intègre à l’architecture, au socio-culturel, est son espace privilégié.

L’approche de Veit Stratmann commence par questionner cet art qui se donne directement au public et que par tradition on croise surtout dans une dimension statuaire ou monumentale. Depuis la deuxième moitié du XXe siècle l’art public prend d’autres formes mais reste toujours dépendant d’un commanditaire, le plus souvent institutionnel, qui définit le cahier des charges. Veit Stratmann avec cette série d’oeuvres qu’il nomme « Projets impossibles » interroge les conditions d’une commande potentielle, l’espace dévolu à l’oeuvre, l’histoire du lieu choisi, ses usages et son devenir.

A la faveur d’invitations à des workshops ou des résidences, l’artiste Veit Stratmann a mené des expertises sur des lieux très particuliers, qu'il a découverts et étudiés, que ce soit en Italie, Allemagne, Portugal, France ou en Ethiopie. Ces études sont consignées dans des grands classeurs exposés à la galerie Valentin dans une exposition minimale composée de neuf tables-consoles alignées contre le mur de la galerie. Un tabouret est attribué à chaque table.

Le spectateur est incité à s’asseoir et à ouvrir le grand classeur qui occupe toute la surface de la table pour y lire les textes et prendre connaissance des images simulant une proposition qu’il pourrait installer pour exhausser ces lieux.

Sauf que ces lieux présentent la particularité de ne plus répondre à un projet politique. Stratmann les décrit comme « des trous, des vides dans la société. Ils sont tombés hors temps, hors politique, hors espace social. Ils ne peuvent plus évoluer. » Et Stratmann poursuit : "Le temps politique est rapide, il change souvent. Ces espaces se sont figés à un certain moment où ce temps politique était à bout de souffle. Si j’installais une oeuvre dans ces espaces je tomberais moi aussi dans un hors temps. Ma proposition a tenu compte de ce facteur et prend une autre forme. Cette forme que j’ai trouvée, l’étude, me semble répondre à ce constat. »

Une visite virtuelle approfondie de l’exposition Texte/Image, lors d’un entretien avec Veit Stratmann est accessible sur la chaine You tube de Transverse.

Transverse TV

- Version courte