Installation, 2018. Verdures, feutrine brodée/smockée, 2017-2018, 30x40cm, 40x50cm. Jardin, Eden, structure impression 3D et semi de trefle, dimensions variables, travail réalisé avec Julien Deprez. Sans titre, gouache sur papier, 2018, 35x53cm, 46x33cm.
La serre du jardin Une Oasis dans la ville à Aubervilliers a inspiré Claire Vaudey pour cette installation, une mise en situation de plusieurs pièces à travers lesquelles se retrouve le motif floral : peintures, sculptures en tissu et micro-jardin. Cet ensemble s’inscrit en accord avec ce lieu de culture, environnement clos et ouvert. Des peintures réalisées à la gouache montrent une ambiance végétale aux couleurs vives : natures mortes revisitées, où tissus et plantes semblent se tenir. Des fleurs en tissus colorés, entre le dur et le mou, donnent envie de les toucher. Elles suggèrent des coussins et font écho à la chambre d’enfant, ce lieu que l’on garde en mémoire. « Les heures passées dans les chambres et les jeux de l’enfance influencent grandement mon travail, ce sont ces temps où nous inventions des mondes (une manière de s’approprier la réalité) en jouant ; c’est pourquoi aujourd’hui mes travaux s’organisent essentiellement autour de modules qui s’assemblent et se désassemblent de manière ludique comme si le monde était malléable. » témoigne l’artiste. Telles des greffes, ces fleurs artificielles suggèrent également un possible envahissement, un recouvrement.
Chez Claire Vaudey, la peinture parle du volume et le volume ne parle pas uniquement de sculpture. Des circulations s’opèrent en effet entre ces deux médiums.
Pour compléter cet ensemble, une installation de petites boîtes, en équilibre, dans lesquelles grandissent des jeunes pousses, compose un jardin miniature, reconstruction d’un biotope, dont il faut prendre soin. Cet assemblage fait écho à ses séries de peintures dans lesquelles des boîtes décorées de motifs floraux ou d’animaux se confondaient avec le fond de tapisserie.
Jeu de boîtes, d’espaces dans un espace, de passage de l’intérieur vers l’extérieur, du plat au volume, du naturel à l’artificiel ; cette œuvre renvoie à l’idée du dédale, du cycle, d’un va-et-vient d’ouverture et de fermeture. Recouvrement, camouflage, ornement, celle-ci met en lumière la fleur comme motif de tapisserie et élément de décor. Malgré la diversité des formes et des pièces, éclatées et installées dans la serre, Claire Vaudey a composé une mise en situation d’éléments qui peuvent être déplacés et réagencés.
Ainsi, une circulation s’opère du jardin, réserve de biodiversité, à la serre, jusqu’à cette création entre peinture, volume et plantations.
Pauline Lisowski
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